Restaurants fantômes : le boom de ces lieux sans tables ni chaises
Les restaurants sans tables ni chaises, vous pensez que cela n’existe pas ? Détrompez-vous. Ces restaurants virtuels, couramment appelés restaurants fantômes, ne cessent de se développer. Face au succès rencontré par la livraison de plats à domicile, les restaurateurs ont en effet décidé de s’adapter. Zoom sur cette nouvelle façon d’appréhender la restauration.
Qu’est-ce qu’un restaurant fantôme ?
Burgers, sushis, spécialités régionales : les applications mobiles de livraison de repas offrent un choix très large. Derrière vos applis se trouvent souvent des restaurants fantômes, qui ne servent pas en salle, et accessibles uniquement via le Web. Nous comptons de plus en plus de restaurants virtuels en France, qui n’accueillent aucun client et livrent tous leurs repas. Pas de tables, pas de chaises, pas de serveurs, uniquement du matériel de cuisine professionnel : les acteurs de la restauration s’adaptent à la nouvelle demande des consommateurs.
Durant la seule année 2018, plus de 160 millions de repas ont ainsi été distribués dans notre pays, via des plateformes en ligne comme Uber Eats. Sur cette application, vous trouvez plusieurs centaines de restaurants répertoriés. Les propriétaires y voient un énorme avantage, car ce nouveau mode de restauration permet de réduire considérablement les dépenses associées au service, comme les serveurs.
La cuisine : la seule pièce équipée de ces restaurants
Les restaurants fantômes ne contiennent qu’une seule chose : une cuisine professionnelle avec du bon matériel. En plus des chefs cuisiniers évidemment. Sans accueil du public, nul besoin de s’encombrer d’un grand espace. Avec le développement des plateformes en ligne comme Deliveroo ou Uber Eats, les cuisines deviennent de plus en plus partagées entre restaurateurs. Les restaurants se regroupent dans une même cuisine pour livrer tous leurs repas. Les grands groupes sélectionnent généralement des emplacements où la présence de restaurants physiques est limitée.
Les start-ups et les levées de fonds se multiplient
Taster, start-up créée en France par un ancien salarié de Deliveroo, a choisi d’investir dans les restaurants virtuels dans plusieurs pays d’Europe. En Espagne, au Royaume-Uni, en France, Taster a réussi à lever plusieurs millions de dollars pour développer ses restaurants. Citons par exemple Mission Saïgon, qui livre des bo-buns, du poulet frit ou encore des poke bowls. Ce type de plats fait partie des spécialités les plus demandées en ligne.
Autre exemple de success story : l’entreprise Kitopi, dirigée depuis Dubaï et gérant des cuisines dans plusieurs pays du Moyen-Orient, ainsi qu’aux États-Unis et en Angleterre. Kitopi a récemment levé 60 millions de dollars afin de continuer sa croissance dans le domaine de la livraison de repas.
Nous pourrions encore citer plusieurs exemples de start-ups en pleine expansion, comme Deliveroo ou Kitchen United. Les cuisines virtuelles semblent affirmer leur place dans le domaine de la restauration, et séduisent de plus en plus d’investisseurs.